Pour les communes rurales, la restauration scolaire est un enjeu majeur. Elle participe de l’attractivité de l’école tout en constituant un poste de dépenses non négligeables. Très souvent, la cantine est équipée d’une zone de réchauffe pour les plats préparés dans une cuisine centrale ou livrés par une entreprise de restauration collective.

Quand la cantine dope le territoire !

Enfants et parents, qu’ils soient ruraux ou néo-ruraux, se satisfont de moins en moins d’une restauration industrielle. De nombreux agriculteurs cherchent à écouler une partie de leur production en circuit court, s’inscrivant dans une démarche qui répond aux nouvelles habitudes de consommation. Des artisans de bouche recherchent des compléments d’activité et acceptent de se lancer dans la préparation de quinze ou vingt repas cinq jours par semaine. Des élus locaux trouvent des avantages à relancer une « vraie » cantine : pérenniser un emploi d’agent communal, mener une action exemplaire de développement durable tout en pouvant solliciter des aides publiques (cantine à « un euro »).

L’engagement des communes rurales dans un projet de cantine en circuit court constitue un projet de plus grande ampleur. L’investissement dans des équipements de cuisine, le recrutement d’un agent qui devra identifier des fournisseurs, organiser ses commandes, préparer des plats sont autant de démarches qui contribuent à revitaliser un territoire. La cantine scolaire peut servir à la préparation du repas des anciens ou de la fête communale. L’agent de cantine gagne en compétences et peut participer à l’animation d’un réseau de circuit court sur plusieurs communes, inscrit dans les PAT (projets alimentaires territoriaux). Enfin, l’offre de restauration de ces cantines, plébiscitée par les enfants, permet souvent de maintenir ouvertes des classes d’école en zones rurales.

Sophie Chauveau